La guérison de l’Aveugle de Jéricho:
Une lecture exégétique de Marc 10, 46-51
Par le Père Jean De Dieu KIBENGA
Dans ce récit, nous avons à faire à un homme qui non seulement est mendiant, mais est aveugle de naissance. Malgré les petites nuances que présentent les autres évangiles synoptiques à ce sujet ( Matthieu 20, 29-34 et Luc 18, 35-43), ils sont tous d’accord que l’aveugle était de Jéricho, ville proche de Jérusalem. Si Matthieu porte à deux le nombre d’aveugles guéris ce jour là par Jésus, Luc comme Marc pense qu’il était seul et qu’il s’appelait Bartimée, le fils de Timée.
Il aurait passé toute sa vie (du moins jusqu’au jour où il croise le chemin du Christ) dans la cécité, dans les ténèbres. Seulement, il y avait en lui un désir brulant de quitter cet état d’homme déchu, perdu et noyé dans les ténèbres. Jésus Christ, espérait-il , serait la seule solution à son problème.
Dès qu’il rencontre le Christ, il se dit qu’enfin son rêve devient réalité. Hélas, il se heurte à un premier obstacle: la foule. Qu’il me soit permis de vous préciser que cette foule faisait partie de l’entourage de Jésus ( les disciples et les admirateurs). Cette foule l’empêche de rencontrer le Maître (Marc 10, 48; Luc 18, 39 et Mat 20, 31). Seulement, grâce à sa persévérance, son insistance, il arrive à braver cette foule qui d’ailleurs, blâmée par jésus, devient complaisante: « confiance, lève-toi; il t’appelle » (Marc 10, 49). Quelle hypocrisie.
Seulement, au moment où notre ami Bartimée voit set obstacle se dénouer, un autre se dresse: son manteau, tellement lourd l’empêchait de bondir et d’aller à la rencontre du Christ, son médecin. Heureusement, sous l’emprise du saint esprit, il jeta son manteau, bondit et courut vers Jésus ( Marc 10, 50).
La lecture de cette épisode est très simple: dans nos multiples problèmes, Jésus Christ demeure la seule solution. Mais pour le rencontrer, nous avons plusieurs obstacles à braver: l’entourage, le poids de nos péchés, les préjugés… seule la persévérance nous fera vaincre dans ce combat quotidien vers la guérison. C’est même la condition sine qua none à cette guérison: « va, ta foi t’a sauvé » lui dit Jésus (Marc 10, 52). Désormais, Bartimée peut voir la lumière du jour; il est passé des ténèbres à l’admirable lumière du christ. Comprenne qui peut.
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